Il marchait la nuit!

Outre la violation de domicile, le parquet a retenu l'attentat à la pudeur, et la tentative de vol. Nous avions trois articles de loi, 333, 295 et, 350 du code pénal, et un suspect de ces délits, qui, semble-t-il, joua jusqu'à la fin, à l' «idiot du moment».
En effet, il y a des jours parfois, porte-bonheur, comme les nombres à deux chiffres...Le 21 du mois de février 2024, autrement écrit, le 21/02/24, R.J.41 ans, pseud- industriel, comme il l'a fort bien souligné devant la juge, en arborant fièrement une copie de l'extrait de rôle, est surpris, tout nu, dans la chambre à coucher d'un couple, sorti, ce soir-là, se dégourdir les jambes.
Le gus était complètement nu, à telle enseigne que le monsieur s'empara d'un bras de pilon qui trainait par terre, et fit mine de viser la tête. L'intrs ne savait plus quoi faire, selon la femme qui déclarera à la barre, le jour du procès, «que son époux aurait pu réaliser un regrettable drame, si sa main avait relâché le bras de pilon, sur la tête de ce voyou, qui voulait se cacher les parties intimes, et se protéger des probables coups, mortels, à tous les coups!» Mme qui avait sa déposition la nuit même des faits, voulait à tout prix, savoir le comportement du mari, en ces tristes instants dramaticos - comiques. Car, il faut vite le préciser, l'assistance s'est longuement gaussée par les propos crachés par le détenu. L'épouse était excitée à l'idée de raconter dans les détails cette nuit-là, surtout que Soudani. D. son costaud d'époux a su se maîtriser, en le bloquant contre le mur, et en appelant la police. «Il ne ‘la même pas effleuré. Sa priorité fut d'alerter les policiers qui mirent, quand même, une bonne dizaine de minutes, à intervenir. Il est aujourd'hui debout à la barre et, du haut de ses cent quatre vingt quatre centimètres, il regardait droit le pupitre comme si la vérité qu'il cherchait tant, se trouvait dans la poche de la juge! Cette dernière ouvrit aussitôt, les hostilités, car R.J. était sur un volcan. Il fulminait. Il voulait crier son désappointement, sa colère contre ce qu'il endurait depuis belle lurette. Dès qu'ils arrivèrent, les flics furent injustement informés que l'intrus-menteur avait reçu une sale raclée, en se tenant les côtes, de douleur. Cela explique la prompte visite médicale réalisée par le médecin-légiste, qui n'a rien trouvé à transcrire sur le document médical!
Le fait est que l'inculpé voulait devancer tout son monde en criant aux coups et blessures volontaires reçus de la part du propriétaire de maison! «Je vous assure que mon mari ne l'avait approché que pour le plaquer contre le sol, jusqu'à l'arrivée des policiers!» La juge demanda alors à l'inculpé de lui fournir des explications, concernant sa présence sur les lieux. --: ´´Alors, que ss'est-il passé le 21 du mois?´´ demanda, la mine délivrée du stress de la noire journée du mercredi d'avril, la juge à R. J. Un récidiviste en matière de tentative de vol et de violation de domiciles. La vie ignominieuse de R.J homme de peine enrichi et fragile jusqu'à être poussé à l'association de malfaiteurs, a soudainement basculé. Les aveux, et ses rétractations nous introduisirent prestement, et superbement dans l'obscurité totale où brille, pourtant, innocente et riante, amertume, doucement salée, et étalée à la barre. Des propos pleins de finesse, une mise en scène tonique, une sorte de saynète drolatique où les mots sortaient en cadence orchestrée à la mesure près. C'est fin, intelligent... deux portraits dessinés d'un ´´trait fin et alerte, par le procureur sarcastique comme son sourire légendaire, et son mépris pour les lâches. Un presque simple d'esprit que ce prévenu- unique témoin de la scène immorale qu'il avait affichée en plein domicile violé. Pourtant, l'inculpé dont on apprécie sa singularité pourtant inquiétante, son aléatoire manière d'être est mieux qu'au box. Son verbe chaleureux aussi bon que l'arabe qu'il parle entrecroise ses méfaits passés tous regrettés. Il s'étale alors dans des ´´entre- parenthèses´´ intelligentes dites dans un français correct, et souvent plein d'humour cassant la solennité, et l'austérité de l'ambiance propre aux salles d'audience, une ambiance sinistre, soulignons-le. Ébahie et charmée, Mme la présidente resta cependant vigilante et concentrée. Comme d'habitude, elle est là assise derrière cinq grosses piles de chemises de plus de quarante- huit unités chacune. Une justice en gros qui entre dans le détail, atterrit sans aucun doute dans la justice expéditive. Et encore, nous assistons à des audiences tragi-comiques, qui nous changent de la routine de la correctionnelle.